Dans un monde et une époque pré-BIM, le premier enjeu pour améliorer les pratiques collaboratives, dans le domaine de la construction, a été de favoriser l’interopérabilité des informations créées par les logiciels, grâce à un standard d’échange.
Née d’un consortium d’entreprises américaines dans les années 90, l’International Alliance for Interoperability (IAI), rebaptisé buildingSmart en 2005, a développé et maintenu le standard, devenu norme, Industry Foundation Classes (IFC), reconnu par tous les grands éditeurs.
Cette organisation internationale possède des structures nationales, appelées chapitres, dans une vingtaine de pays. En France, il s’agit de l’association interprofessionnelle Mediaconstruct, rebaptisée à son tour buildingSmart France (bSF).
BuildingSmart est responsable du maintien des standards d’échanges de données BIM, mais apporte aussi des standards pour les aspects de vocabulaire/langage standardisé (IFD) et pour la définition des processus (IDM), comme le montre la figure ci-dessous. Enfin, pour assurer plus de souplesse dans les échanges, un sous-ensemble des IFC peut être utilisé (MVD) afin d’échanger entre acteurs seulement les informations les plus impactantes.
L’adoption du BIM a donc commencé par l’adoption des standards par les éditeurs de logiciels de la construction. Depuis ses origines, les IFC ont évolué de version en version, suivis avec retard par les éditeurs et les équipes de maitrises d’œuvre. La figure suivante montre trois grandes phases d’évolution. La première phase, jusqu’aux IFC 2.0, fut peu adoptée et à ce jour complètement abandonnée. La deuxième phase a connu 6 ans d’évolutions orientés d’extensions. Enfin, une refactorisation complète des entités a eu lieu pour la version 4, permet des géométries paramétriques, se prépare mieux aux futures évolutions extensives (routes, ponts, etc.).
En 2018, même si aucune donnée quantitative n’est disponible, de nombreuses équipes utilisent encore les IFC 2x3-TC1, pour minimiser les risques d’incompatibilité entre les différents logiciels. De plus, les processus de certification des logiciels pour les IFC 4 ont démarré seulement en 2017.